Le mercredi 20 mars dernier, je me suis rendu comme tous les jours à mon travail chez TDL Belgium. Ce jour-là, je devais terminer d'urgence la mise en page de l'annuaire Directo de Dendermonde qui devait être envoyé chez l'imprimeur le soir même. Je suis arrivé au bureau à 7 h du matin et ai immédiatement commencé. À 11h30, on nous annonce une réunion de tout le personnel pour 13h30. Tout le monde se pose des questions. On parle de restructuration depuis quelque temps, on sait que la situation n'est guère brillante et que des négociations sont en cours avec différents investisseurs. Mais tout cela ne sont que rumeurs, car nul dans la société ne connaît exactement la situation réelle de TDL Belgium, et aucune information officielle n'a été communiquée par la direction.

13h30. 230 employés sont réunis dans une salle. Les mots claquent : aveu de faillite le matin même, arrivée imminente des curateurs, le salaire du mois de mars ne sera pas payé, les indemnités de ruptures seront payées par le fond de fermeture dans - qui sait - un an ? Tout le monde peut rentrer chez soi. Au revoir, désolé et bonne chance.

Des gens pleurent, des gens ordinaires qui se demandent comment ils vont payer leur loyer, leurs emprunts, l'école pour les enfants. Des gens qui réalisent qu'ils n'ont plus de revenus, et qui ne savent pas comment ils vont faire pour boucler leur budget. Rien de bien exceptionnel. Le
matin, vous êtes un employé apprécié, et fier de votre travail. Le soir, vous n'êtes plus qu'un chômeur de plus, jeté à la rue comme un déchet inutile. Juste un jour comme un autre dans cette merveilleuse société où libéralisation, dérégulation et flexibilité sont maître mots…

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