01/08/2001 - Christine Coudray
Soluble dans l'eau - Chapitre II
Fière de moi. Jai réussi au moins dans mes actes à dominer la nostalgie que jai de toi. Maintenant il va falloir passer au lavage de cerveau, cela va être le plus dur car, comme tu vois, tu es toujours présent quand jécris. Mais jespère que le jour est proche où je me libérerais de toi, où je nécrirais plus vers toi, où ma vie sera de nouveau à moi.
Jen reviens toujours au même. Eradiquer.
Il y a de la violence dans ce mot. Il me donne, quand je lécris, envie décraser la pointe du stylo. Pour quil nait plus rien après toi s'il ne peut plus y avoir toi. Cest lultime espoir. Zigouiller lespoir car tu es désespoir. Je sais qu 'il ny a pas dissue. Cest terrible de se rendre compte que lon nest plus deux parce que un en a décidé ainsi. Et lautre ? Il écrit, il se lamente, il a peur de séloigner trop de toi, de ne plus pouvoir te retrouver.
Jai voulu faire le deuil de toi, la saison était propice à éteindre ce qui brûlait encore. " Leau, lair, la vie ". Il faudrait que je me saoule de tout ça. De la vie (lavis ?) des autres. Pour devenir extérieure à moi-même puisque lintérieur est hanté par toi.
Voilà la solution : ne plus me retrouver seule face à moi, éviter le désuvrement de lesprit, se goinfrer de paroles, de lectures, des autres. Mais cela veut aussi dire ne plus écrire, car cest là le grand tableau noir qui mattire comme Narcisse létait par son re-flet. Peut-être aurai-je la même fin que lui si je continue ainsi.
Autre chose dure : ne pas savoir quelle est ta nou-velle voie à toi, cest ne pas pouvoir avoir un seul début de piste pour te broder une histoire et tavoir autrement dans mes pensées quen souvenir ou en douleur. Cest çà le plus dur : penser que ta façon à toi de nous survivre, cest de tuer une partie de nous (moi) pour éradiquer toute velléité de retour
Toi tu sais éradiquer, moi pas.
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