20/09/1999 - Michaël Doguet
Fable vampirique
Il était une fois, dans une sinistre contrée, loin des hommes et de leurs activités, un gentil vampire qui dormait tranquillement dans son cercueil. Cela faisait plus de deux cents ans que le comte Polovitch dormait ainsi, et cela lui donnait entière satisfaction, bien quil nen aie pas vraiment conscience.
Cependant, tous les âges dor doivent avoir finalement une fin, et ce fut, pour le comte, pendant sa deux cent troisième année de sommeil. Un stupide mortel entra dans son caveau un soir de pluie.
Lhomme avait une croix en bois autour du cou, et brandissait fièrement son pieux, lorsquil ouvrit le cercueil. Cet idiot navait malheureusement pas pensé que la nuit est lalliée des vampires et autres créatures des ténébres.
Le comte Napolovitch se réveilla, et il tua dun coup de main à la gorge limbécile qui avait osé le réveiller. Il se leva péniblement, ses muscles encore endormis par son sommeil trop prolongé. A ses pieds gisait le cadavre du chasseur de vampires, une flaque de sang sétendant de plus en plus sur le sol sec de la crypte.
Lodeur raviva pour le comte de vieux souvenirs.
- Jai faim, annonça-t-il aux ténébres dune voix rauque.
Pendant toute la nuit, il massacra, but du sang frais, hurla à la lune, invoqua les démons de son époque glorieuse
Combien de jeunes filles avait-il assassiné cette nuit-là ? Impossible de compter. Les mortels semblaient se tasser dans leurs villes puantes pour mieux se faire massacrer lorsquil arrivait.
Et pourtant il avait toujours très faim.
Cest alors quil aperçut un bâtiment à laspect ridicule. Une sorte de clown en plastique semblait en garder lentrée, tout sourire blanchâtre et cheveux rouges sang.
Le comte Kornapolovitch entra dans létablissement, acceuilli par les hurlements terrifiés de tous les occupants. Il égorgea quelques clients, en laissa fuir dautres très peu ! -, puis se tourna vers ceux qui semblaient soccuper du
restaurant. Oui, il semblait bien que cétait un restaurant. Cela puait une vague odeur de nourriture avariée.
Les serveurs avaient un accoutrement ridicule, chemise jaune, pantalon rouge, sourire figé et stupide
Et le comte Sekornapolovitch ne comprit pas le nom de leur gargotte lorsquil le leur demanda. A moins quils naient vraiment donné le nom dun stupide écossais ?
Mais leur voix tremblait trop pour que lon puisse comprendre quelque chose. Le comte Yusekornapolovitch les tua tous, et but tout ce quil put.
Et pourtant il avait toujours très faim.
A ce moment, étant à court dêtres humains, il se tourna vers la nourriture écossaise de lendroit.
- Mais quest-ce donc que cela ? ? fit-il.
Pris de curiosité, il mordit dans le
pain. Ou nétait-ce pas plutôt de la boue séchée ?
Cest alors quune douleur au ventre le fit se tordre sur le sol. Le comte Vayusekornapolovitch navait jamais eu aussi mal de sa vie. Il resta à sagripper le ventre très longtemps , trop longtemps.
Car bientôt le jour se leva à travers les larges vitres de la gargotte, et le Soleil brula sa peau noirâtre. Il mourrut, et sa dernière pensée ne fut pas pour sa peau qui brûlait, mais pour son douloureux estomac.
Moralité : quand tas faim, vas pas au MacDo.
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