23/05/1999 - Gaëlle Quemener
Pépé quand il était jeune !

J'aimais beaucoup aller chez mon grand-père. Lorsque je rentrais de l'école le soir, je me débarrassais rapidement de mes devoirs pour pouvois ensuite aller toquer à l'huis de sa porte, alors Germaine l'entrebaillait timidement : "Qui est là?" demandait-elle craintive, à quoi je répondais incontinent: "c'est moi, ton petit lapin en sucre". Ayant ouïe cela, elle ouvrait grand la porte et m'embrassait avec tendresse. Je m'écartais doucement de ses gros bras amicaux, qui, pendant l'hiver avaient le don de me réchauffer en quelques secondes, et demandais où se trouvait Papi pour que, me trouvant fort las, il me divertisse un petit par ses merveilleuses histoires relatant les jours de sa jeunesse. Il est vrai qu'elles m'ensorcelaient à tels points que parfois j'en oubliais le gâteau, pourtant délicieux, que nous servait Mamie. De temps en temps, il les mimait même, et j'étais envoûtée. Jamais je ne m'en lassais ! Je le trouvais donc dans le salon, fumant sa pipe à grandes bouffées et carressant Mistigri, le chat qui ronronnait sur ses genoux. Lequel avait d'ailleurs un magnifique pelage noir comme la nuit et si soigné que pas un grain de poussière, pas une étoile, n'oser s'y poser. Ses yeux azurs me regardaient curieusement attendant lui aussi les histoires de Papi, que pourtant il connaissait déjà pour les avoir ouïes bien souvent de la bouche de son maître. Celui-ci, tout d'abord, ne m'aperçut point. Ses yeux fixés sur le feu auquel il faisait face, il ne bougeait mie. Je toussotai discrètement pour attirer son attention sans toutefois le surprendre : "- Géraldine, tu es là ? Que ne le disais-tu plus tôt! Eh ben figure toi qu'aujourd'hui, j'en ai une bien bonne à te raconter ! Assis toi donc là, hé nigaude, tu vas pas rester debout pendant tout c'temps!" s'exclama-t-il en me désignant un bon fauteuil dans lequel je m'enfonçais immédiatement, et, entouré de coussins, dévisageais Pépé avec impatience lorsqu'enfin, il débuta son conte car on pouvait bien le nommer ainsi :
"- Y paraîtrait que j't'ai jamais raconté c'qu'on avait fait avec les copains le jour de mes 16 ans. Ben voilà, ton arrière grand-mère m'avait proposé d'inviter des camarades pour fêter mon anniversaire. Inutile de te dire que j'approuvais son idée avec enthousiasme, j'étais donc occupé à couper les cheveux de la poupée préférée de ma soeur quand on frappa à la porte de ma chambre. Je cachais avec empressement le jouet sous mon lit et ouvrais la porte. Le visage souriant de Fred apparut alors, sa mèche blonde retombant sans cesse sur ses grands yeux bleus. Il tenait à la main un cadeau qui, disait-il, me ferait sûrement plaisir. On se bailla de fortes brassées:
- Salut Bob, joyeux anniversaire ! Tiens, v'la ton cadeau... Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un nouveau bruit se fit entendre. A peine avais-je ouvert la porte que Bill se ruait dans la chambre:
- Ouhaa! C'est cool chez toi ! Je te le pose où ton cadeau? dis donc je suis pas en retard j'espère ! Ah, t'es là Fred ? Qui d'autre as-tu invité ? Il était comme ça Bill, on n'avait pas le temps d'en placer une avec lui ! Mais tout le monde l'aimait bien quand même.
- Dan doit encore arriver...
- aaaa, Danièle.... (soupir)


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