20/01/2002 - Erwan Chuberre
Le royaume perdu des fées - 33..40

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Ils aiment beaucoup mon appartement de la rue Montcalm, situé dans une impasse, loin des pots d’échappements.
Une sorte de petite villa aux murs jaunes et aux fenêtres bleues. La maison du bonheur...
- Des photos de Yan partout, Mylène en maillot de bains scotchée sur le frigo, des miroirs sur tous les murs, on reconnaît bien là tes touches personnelles ! remarque Cathy. Allez, fais moi pester, combien tu payes de loyer pour ce grand deux pièces ?
- Juste deux mille francs...
- C’est vraiment de l’arnaque à Paris ! Je paye le double pour la même surface ! gronde Cathy.
Je m’éclipse deux minutes le temps d’aller faire pipi. A mon retour, Matthieu se plaint à Cathy :
- Mais non, je ne ronfle pas !
- Yan, je vais vraiment devoir subir les ronflements de Matthieu ? me demande-t-elle.
- Oui, sorry. L’appart’ n’est pas très grand, mais tu verras le canapé-lit est très confortable... Je ne vois pas où tu pourrais dormir sinon.
Elle prend son air de petite fille docile.
- Et, pas la peine de me regarder comme ça. Je dors tout seul dans mon lit !

Une fois les affaires installées, nous prenons un café. Je leur parle de mon ras-le-bol de travailler au Jet et de mon nouveau projet, la rédaction de mon auto biographie.
- Ca risque d’être aussi long que la Bible, remarque Cathy.
Ils veulent en lire le début... Je refuse.
Matthieu voudrait que je revienne vivre à Paris. Il a vu sur Internet un tas d’offres de travail qui me correspondraient.
- C’est gentil Matthieu, mais revenir à Paris ne fait pas partie de mes priorités.
Ma réponse me surprend... Je ne suis pas si catégorique que j’aurai voulu l’être...
Il y a peu, je lui aurai répondu.
- Il est absolument hors de question que je retourne dans cette ville de fou ! Je suis bien derrière mon bar à attendre le grand amour...
Ce n’est peut-être pas si vrai que ça...

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Didier ne devrait pas tarder. Il vient nous chercher en voiture.
Direction la plage de Maguelone, la rive branchée du coin.
On peut se goinfrer à volonté de hot dog et boire des bières sur fond de musique techno, tout en s’exhibant en maillot de bain !
Cette plage est une vraie terrasse de café branché.

- Tu devrais passer ton permis, maintenant que tu ne vis plus à Paris ! C’est quand même plus pratique, me dit Cathy.
Elle a raison.
Si à Paris, la voiture est un handicap total, en Province, avoir un moyen de locomotion est vital.
Montpellier est peut-être la première ville piétonne de France, mais pour aller à la mer ou pour visiter l’arrière-pays, les pieds ne suffisent pas.
Maintenant, j’ai trente ans. N’est-ce pas un peu trop tard ?
J’ai pourtant essayé à plusieurs reprises d’obtenir ce petit carton rose. En version normale, en version accélérée, à l’armée, à la Réunion, à Paris...
Echec sur toute la ligne. Recalé à chaque essai... pour le code en plus !
Depuis je me suis fait une raison : une force imaginaire, peut-être Dieu, ne souhaite pas que je me retrouve un jour derrière un volant. J’ai toujours fait ce cauchemar que je décédais dans un accident de voiture dans les Gorges du Verdon.
- Je me suis toujours débrouillé sans voiture et c’est tant mieux ! répondis-je à Cathy.

Cathy hésite entre un maillot de bain violet avec des grosses fleurs jaunes et un léopard, digne d’être porté par Amanda Lear.
- Si tu ne mettais rien ? lui demandais-je en faisant une grimace. Cathy n’a pas compris ma pique.
- Pourquoi, c’est une plage de naturistes ?
Et elle n’avait pas tout à fait tort.
- Non... Enfin, tout le monde fait comme il le sent. Les gens s’en foutent. De toute façon, que tu sois à poil ou pas, tu seras maté des pieds jusqu’à la tête !
- Sympa ta plage ! Je crois que je vais rester habillée.
- Mais non, mets le léopard, il est parfait ! insiste Matthieu.

Il vient de sortir de la salle de bain où il s’est changé. Il porte en guise de maillot un long short qui lui tombe littéralement sur les mollets. Cathy et moi éclatons de rire. Matthieu ressemble à un pauvre gamin perdu dans son bermuda.
- Dis, Matthieu, tu ne veux pas une pelle et un bob ? dis-je en m’étouffant tellement il est ridicule avec son short aux couleurs vives. Contraste étonnant avec la blancheur extrême de sa peau de roux.
Vexé au début. Il ne s’attendait pas à cet effet de ridicule mais plutôt à recevoir des compliments. Il commence à rire avec nous et nous lance :
- Vous savez ce qu’elle vous dit la parisienne ! Vous n’êtes que des sales gosses !
Je lui prête un des miens. Un noir.
En matière d’habit, le noir est un gage de sobriété, il passe partout et évite toute faute de goût.
- Cathy, pour toi, je suis désolé mais je n’ai pas encore de une pièce !

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Comme tous les samedi, la plage est surpeuplée.
La venue de deux nouvelles têtes accompagnant Yan du Jet attire tous les regards curieux.
Des regards insistants jusqu’à la fin du déshabillage où les commentaires prennent le relais. Des commentaires que je n’aimerais pas entendre.
Soucieux de mettre à l’aise Cathy et sa pudeur maladive (enfin, ses énormes complexes), je choisis un coin discret. Loin des serviettes des habitués pour ne pas surprendre au vol leurs propos désagréables nés de leur incisive jalousie.
Un endroit protégé et à deux pas de l’eau afin d’éviter de trop défiler entre les serviettes pour aller se rafraîchir.
Comme pour excuser son corps un peu massif, Cathy nous parle de ses problèmes hormonaux et de cette “satanée” rétention d’eau tout en faisant glisser son pantalon laissant découvrir deux jambes bien potelées.
Je la rassure :
- Tu sais Cathy, il ne faut pas écouter les magazines pour bonnes femmes. Les mecs préfèrent de loin les corps sensuels, les hanches avantageuses et les gros seins plutôt que tous ces sacs d’os qu’on voit se trémousser sur les podiums des défilés de mode. Tu ne verras jamais Inès de La Fressange au musée du Louvre !
Et voilà, j’avais blessé Matthieu...

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Tout près de nous mais loin de tout complexe, Didier exhibe fièrement son torse poilu et ses aisselles touffues d’où se dégage une odeur âpre de sueur.
Il se tient droit comme un pic scrutant l’horizon à la recherche d’une fée égarée. Si j’étais lui, je ne serai pas aussi fier.
Et oui, depuis les douches de mon service militaire, j’ai pris conscience que nous ne sommes pas tous égaux dans la nudité.
Certains garçons naissent musclés naturellement, d’autres n’arriveront jamais à avoir un corps harmonieux et je ne parle pas de la pilosité dorsale qui, vicieuse, s’empare généralement du gros bedonnant...
Comme je ne fais pas partie de ces deux cas, il a fallu que je travaille pour aider un peu Dame Nature qui aurait pu me créer plus carré.
Voilà, c’est à mon tour de me déshabiller afin de montrer le fruit de mes efforts de quatre mois.

Arrivé à Montpellier, une de mes bonnes résolutions consistait à s’occuper une fois pour toute de ce corps de crevette que j’avais trop longtemps délaissé. Je me suis inscrit dans une salle de gym où j’ai commencé un programme sportif draconien et quotidien.
A force de volonté et encadré par un professeur compétent digne de Star Academy, mon physique d’ado rachitique s’est effacé progressivement pour laisser place à un corps musclé.
Je ne suis pas encore Van Damme, et Dieu m’en garde, mais ce n’est pas mal du tout.
Malgré ma répulsion primaire à faire du sport, je suis devenu un accroc de la salle de gym comme un grand nombre de mes confrères. Victime à mon tour du culte du corps !
Cette nouvelle dévotion m’est toutefois plus bénéfique que les nombreuses pintes de bière que je buvais religieusement avec Matthieu au Cox, un des bars du Marais.

Maintenant, je n’ai toujours pas la capacité de passer mes journées dans la salle à voir souffrir mon corps.
Mon masochisme (car, oui, j’y prends du plaisir!) ne dure qu’une heure grand maximum, après quoi je jette les poids et retourne à d’autres occupations.
Si pour certains (les hétéros exclusivement et quelques homos), la salle de gym est un lieu de travail pour les muscles, pour d’autres (le reste des homos), c’est un lieu de discussion et de drague.
Un des terrains principaux du prédateur, avec l’avantage de voir de suite la marchandise sans être obligé de tâter sous les vêtements. La déception peut juste venir de la longueur du sexe.
Reste donc à errer dans les douches à la recherche du braquemart rêvé...
En tant que spectateur, c’est assez amusant de voir le manège de ces chiens en chaleur, qui, au final n’ont travaillé que dix minutes leur corps pour trois heures passées dans la salle.
Dans l’espoir de se faire travailler au corps...
Ce qui est une autre histoire !

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Mes amis sont surpris de ce changement.
- J’avais déjà remarqué que tu avais pris des épaules, mais là... Bravo, tu n’as plus ce physique de petit garçon de cinq ans, me dit Cathy, agréablement surprise.
- Ouais, c’est étonnant, en quatre mois seulement ! Il faut à tout prix que je m’inscrive aussi à une salle. Avec Fifi, on en a déjà parlé... poursuit Matthieu.

Une fois bien installés, nous allumons chacun une cigarette et commençons à parler du dernier épisode de Charmed.
Didier boude dans son coin, il refuse de contribuer à la propagation de ce qu’il appelle de la “sous-culture” (alors que ça s’appelle du divertissement tout simplement. Pourquoi vouloir mettre le mot “culture” à toutes les sauces ?)
- Et je parie que dans cinq minutes, vous allez parler de la vilaine fermière, grommelle-t-il dans sa barbe.
Ce n’est pas parce que Matthieu n’a pas flashé sur lui qu’il doit être de mauvaise humeur.
Ah, ces vieux...
Merci quand même Didier ! Je n’attendais que son feu vert pour parler de l’actualité de mon idole.
Face à ce genre de réflexions de la part de Didier qui ne supporte ni Loft Story, ni la pop, ni même le magazine Voici, je me suis toujours demandé de quoi il pouvait parler avec ses petites fées.
En grand féru d’histoire, il devait les assommer à coup de civilisation égyptienne et de Napoléon alors qu’elles ne rêvent que d’une chose : parler de la présentatrice Evelyne Thomas !
Après que Matthieu nous ait appris que Sandra (I never be Maria Magdalena ) allait enfin sortir un nouveau single, nous décidons d’aller faire trempette.
Curieusement, Matthieu ne nous accompagne pas dans nos délires de Sirella, la petite sirène.
Il reste avec Didier, penaud, à nous regarder imiter ces charmants petits monstres marins.
Cathy excelle dans ce jeu!
Ce n’est que plus tard que Matthieu m’avoua son secret : il venait de se faire opérer de l’anus, mais, chut !
Personne n’est au courant, à part Fifi bien sûr, le premier concerné.
L’eau salée n’est effectivement pas recommandée pour son nouveau pot d’échappement.
C’est évident !

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L’après-midi se déroule joyeusement sous le regard brûlant d’un soleil aveuglant.
Lassé de notre trop forte complicité, Didier nous abandonne pour aller conquérir une fée qui lui lance depuis une heure des regards obliques.

Soudain, comme un ouragan, Cathy fonce à la buvette sans même nous demander si nous souhaitons prendre quelque chose.
Qu’elle puisse braver aussi courageusement les commentaires des autres serviettes est étonnant !
C’est sans doute le résultat d’une exposition abusive au soleil.
J’ai été médisant... Adorable petite créature. Elle revient de son excursion avec deux cafés.
- Je retourne chercher le troisième, nous dit-elle en nous tendant les tasses.
Comportement singulier. Cathy ne nous habitue guère à jouer la carte de la générosité aussi naturellement.
Le troisième café dans la main, elle revient s’installer (s’affaler ) sur sa serviette. Radieuse.
- Bon, les garçons... Je crois que j’ai trouvé mon Ricky Martin ! Il est vraiment craquant ! Yan, tu m’as caché qu’il y avait d’aussi beaux mecs sur cette plage !
J’étais étonné. De qui voulait-elle parler ?
- En plus, il a une de ces voix ! J’en suis toute moite...
- Ce n’est pas plutôt la chaleur qui te fait suer ! tente Matthieu.
- Mais non, idiot. C’est ce mec ! Il m’a même demandé l’heure. Timidement, certes... mais il a quand même osé me la demander.
En fait, depuis qu’on est arrivé, il n’arrête pas de regarder vers moi, et quand je l’ai vu se diriger vers la buvette, j’ai écouté mon intuition féminine qui me disait que c’était une invitation de sa part.
Oui, le soleil a fait des ravages sur l’esprit cartésien de Cathy !

Je me retourne vers la buvette. J’ai beau scruter en détails la clientèle du bar, je ne vois pas de qui elle peut parler. Je lui demande :
- C’est lequel ?
- Tu ne le vois pas ? Pourtant il crève les yeux !... Regarde, c’est celui qui parle avec l’espèce de folle qui s’agite avec pleins de gestes. C’est le beau baraqué avec son pagne vert pomme ! Hein, qu’il est sexe à mourir ?
- Hum, je vois... dis-je en prenant l’air le plus sérieux possible et continue :
- PD comme un phoque !
Cathy, écarlate, se décompose.
- Tu dis ça parce que tu es jaloux !
- Non, c’est Jeff, le barman du Warning, le bar de nuit le plus homo de la place. Si tu veux, on peut y aller ce soir. Tu auras tout le loisir de l’admirer... Mais, entre nous, pas intéressant. Beau mec, c’est clair mais ça ne vole pas très haut, je dirais même que ça ne vole pas plus haut que la braguette ! Il drague tous ceux qui ont quelque chose de bien gonflé dans celle-ci. Désolé ma petite Cathy...
- Mais, il n’a pas arrêté de me regarder !
- Je ne sais pas... Peut-être que tu lui fais penser à sa mère, ou peut-être qu’il a craqué sur ton maillot léopard... Ce serait assez son genre !
- Yan... Pourquoi tu détruis tous mes rêves ? Tu refuses mon bonheur, pleurniche Cathy.
Puis rêveuse :
- Pourtant, il ne fait pas homo !

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La réflexion la plus stupide qui soit !
Cette phrase me choque venant de la bouche de Cathy.
Depuis le temps qu’elle me connaît, elle devrait savoir que les préférences sexuelles d’un individu ne sont pas écrites sur son front.
Pourtant, elle en a rencontré de mes amants, bien éloignés du cliché “Zaza et Renato”. Des mecs virils !
Elle est à chaque fois étonnée qu’ils ne fassent pas homos !
Si Cathy ne me connaissait pas, je comprendrais...
Pour tenir encore ce genre de discours, il faut appartenir à ce monde calfeutré loin de connaissance de l’univers gay.
L’image des années soixante dix de l’homo en chemise rose qui danse sur du Dalida ou de l’homo à moustache façon Village People est révolue.
Que cela plaise aux puritains ou non, la majorité des homos ne s’habillent pas comme ceux que l’on peut voir sur les chars de la Gay Pride. On peut les trouver derrière un guichet de banque, chez son inspecteur des impôts, à l’armée et pas seulement dans un salon de coiffures.
Je dirais même que ce sont les homos les plus banals qui contribuent le plus à notre “insertion” sociale. Leur côté “monsieur tout le monde” rassure les âmes bien pensantes encore choquées par les revendications agressives de certains qui, en porte-jarretelles, hurlent leur soif de compréhension. Ils crient leur homosexualité parce qu’ils n’osent pas l’avouer doucement. Erreur stratégique.
Pour percer les esprits les plus serrés, il faut y aller avec finesse et doigté.
Face à ces fées hystériques, comment ces âmes bien pensantes pourraient soupçonner que leur boucher, bien rustre mais si jovial, le tablier maculé de sang, puisse être lui aussi de la jaquette !
L’habit ne fait pas l’homo...
“ Faire homo” !
Ce terme ne veut plus rien dire heureusement, et en grande partie grâce à la nouvelle génération. Et c’est un soulagement.
Dans la rue, l’ado qui préfère les filles s’habille maintenant comme un androgyne, l’homme moderne a besoin lui aussi de faire attention à son image. Il a recours à la chirurgie esthétique, se fait des masques d’argile verte et aime sentir aussi bon que son épouse.
Tous ces faux repères sur le code vestimentaire s’envolent en fumée. L’époque où le garçon qui portait une boucle d’oreille à gauche était considéré comme “PD” paraît bien ancestrale quand on voit maintenant tous ces jeunes mâles percés de partout !
C’en est même troublant pour certains gay qui ne reconnaissent plus leurs semblables. Ils sont persuadés que le jeune homme habillé en boys band, si sexy, qu’ils viennent de croiser est homo... Et non, il va retrouver sa petite amie toute aussi lookée que lui.

Personnellement, je ne suis pas désorienté par cette évolution du code de l’apparence. J’ai toujours préféré le mec bien classique avec son jean 501 et son tee-shirt blanc.
Quoi de plus banal ? Mais, rien de plus sexy...

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- Bon, Cathy, t’arrêtes de bouder ? Tu le trouveras ton prince charmant. Qui sait, peut-être ce soir ? On doit aller faire un tour au Paradis vert.
- Il n’y aura que des homos ? me demande-t-elle avec un petit espoir que je lui réponde par la négative.
- Non, je te rassure... Il y a de tout. Ce n’est pas Paris ici. Une discothèque ne pourrait pas vivre avec une clientèle exclusivement homo. Déjà que les bars peinent à attirer du monde ! Sans oublier que l’homo de Province ne cherche pas spécialement à s’afficher dans les endroits trop typés. Il a peur pour son image. Donc, officiellement Le Paradis vert n’est pas une boîte homo.
Cathy semble convaincue. Elle retrouve le sourire et redevient la reine du bavardage. Elle m’entraîne dans une valse de médisances sur les gens qu’on a connu ensemble depuis quatre ans.
- Et tu te souviens de Nadine, la serveuse de la cafétéria ? Elle croyait qu’on sortait ensemble ! Elle était folle de jalousie...
- Oui, surtout à partir du jour où je lui ai dit que tu adorais la sodomie !
- Oh non ! Tu ne lui as pas dit ça ?
- Si... Je pensais te l’avoir dit. Et c’est à ce moment-là qu’elle ne t’a plus adressé la parole...
- Merci Yan... Ce que j’aime avec toi, c’est que je ne passe jamais pour une idiote, s’exclame Cathy.
Si aimer la sodomie est un signe de bêtise. Je veux bien passer pour le plus grand crétin du monde !


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