15/07/2002 - Philippe Lugrin
Quazarus - Chapitre 3




20 Juilla


14 heures : Les gigantesques blocs propulsion de l’Ataraxia se mirent en route dans un vacarme que même l’isolation phonique ne put couvrir entièrement, toute la superstructure du vaisseau se mit à vibrer pendant plusieurs dizaines de secondes.

Supervisant les opérations de départ depuis mon fauteuil de commandement, les mains posées sur les accoudoirs, je sentis les vibrations me transpercer de part en part. Cela peut paraître absurde, mais j’eus l’impression d’être en parfaite osmose avec ce géant et qu’il me faisait comprendre à sa manière que désormais nos destins étaient liés. Heureusement, Danwell ne se rendit compte de rien, sinon il m’eut pris pour un fou !

— Confirmation d’appareillage de tous les commandants d’unité, Monsieur, la Centurie au complet est en route, cap 1.8.3, vitesse 9.7 en dessous de la vitesse lumière.
— Merci Commandant.

L’écran panoramique diffusait l’image impressionnante des nonante-neuf autres croiseurs lourds qui formaient la 6ème Centurie faisant mouvement quasi simultanément.
Il était maintenant temps de faire connaissance avec mes vieux et excentriques savants !
Pour me rendre au centre scientifique, on me conseilla la téléportation, celui-ci se trouvant vers le milieu du vaisseau, la distance était importante mais je déclinais l’offre, n’ayant jamais été un grand adepte de cette technologie. Imaginer mes atomes disloqués et recomposés plus loin me faisait frissonner !

En cas d’urgence, je n’hésiterais certainement pas, mais là, j’avais largement le temps. Empruntant un tube de transport, j’y arrivais une dizaine de minutes plus tard.
D’ordinaire, cette partie du bâtiment était réservée à l’habitation, les membres d’équipage d’une unité de ce type s’élevaient en règle générale à onze mille, soit deux mille trois cent cinquante de plus que le personnel actuellement présent à bord.

J’admirais le travail des concepteurs des Super Cuirassés Astroforteresses, tout en hyperéquipant leurs navires, ils n’avaient pas omis ce qui en règle générale posait un sérieux problème lors de longs vols spatiaux : l’espace vital, si important a chaque individu. Les couloirs étaient larges et les cabines spacieuses, chacun avait droit à une véritable intimité, ce qui n’était pas le cas dans bon nombre d’unités des Centuries et de vaisseaux civils. Exceptées les unités de ligne géantes évidemment !

Le complexe scientifique était immense, chaque section était plus grande que le poste central et il en comptait une bonne dizaine ! Bien isolées les unes des autres, elles possédaient tout l’équipement nécessaire à notre mission d’exploration. Déambulant quelques minutes dans les coursives, je décidais de tenter ma chance à la section de cybernétique. Le sas s’ouvrit et je fus accueilli par une ravissante jeune femme. N’ayant pas été prévenue de ma visite elle eut un mouvement de recul.

— Oh, Amiral, quelle surprise ! Je suis Kitara, l’assistante du Scienti, que puis-je pour vous ?
— Je désirerais le voir s’il vous plaît.
— Oui… bien sûr… patientez quelques instants, je vais voir si le professeur est disponible.

Me laissant sur place, elle disparut dans l’une des salles attenantes. J’eus tout loisir de jeter un coup d’œil et remarquai plusieurs tables de travail encombrées d’un fatras indescriptible, rien à voir avec le souvenir que je gardais du laboratoire de mes parents, toujours bien rangé et aseptisé ! Cela me conforta dans mon idée que le Scienti no 1 de cette section devait vraiment être un de ces illuminés sans âge aux cheveux blancs, aussi sursautais-je lorsque j’entendis dans mon dos une voix féminine d’une incroyable douceur prononcer mon nom.

— Commandeur Keldan ?

Je me retournais prestement et restais figé pendant un bref instant. La femme qui se trouvait devant moi était tout sauf vieille et illuminée !

30 ans, des cheveux noirs, que je devinais très longs, coiffés en chignon, un corps et un visage de rêve ! Mais plus encore que son visage, il y avait ses yeux, des yeux à l’iris d’émeraude véritablement envoûtants ! J’étais sous le charme !

— Je suis Vanhéa Naudanliha, le Scienti en chef de ce département, vous désiriez me parler ?
Une Naudalith ! voilà qui expliquais ses yeux.
— Oui, je fais le tour des secteurs et j’essaie dans la mesure du possible de rencontrer leur responsable.
— Voilà qui est fait ! Si vous désirez visiter notre labo, Kitara vous montrera nos installations, je ne peux malheureusement pas vous accompagner moi-même, il y a toujours tellement à faire dans notre domaine, vous m’excuserez…
— Mais naturellement !
— C’est un plaisir de vous connaître.
— Plaisir on ne peut plus partagé je vous l’assure !

Elle s’est retournée et là, j’ai vu sa démarche… oh ! Quelle démarche ! Durant la visite, je ne pus me concentrer sur ce que m’expliquait Kitara tellement mon esprit était ailleurs… au près du professeur Naudanliha.
Juste à côté de la Cybernétique se trouvait la Biologie du Professeur Bergman. Tout en sachant que la conversation que j’avais eue avec son fils le matin même lui avait très certainement été rapportée, je ne pouvais, ni ne voulais éviter la confrontation.

— Que faites-vous ici Commandeur ?
— Je viens me présenter en personne à tous les Scientis du complexe.
— Bien, je vous ai vu alors laissez-moi travailler maintenant !
— Votre fils vous a relaté la conversation que j’ai eue avec lui aujourd’hui n’est-ce pas ?
— C’est exact… alors laissez-moi vous signifier quelque chose Amiral, j’investirais toutes mes capacités afin d’assurer le succès de notre mission, cependant, n’attendez aucun geste amical de ma part.
— J’en prends acte, mais je tiens à vous dire une dernière chose avant de partir :
— Je n’ai eu aucun droit de regard sur la composition de mon équipage, je ne suis donc pas responsable de l’évolution de la carrière de votre fils, mais une chose est sûre, c’est un très bon officier, sa présence à bord le prouve, lui aussi aura sa chance, mais évitez-lui de tout gâcher en laissant la jalousie obscurcir son jugement. A plus tard, Professeur Bergman.

Un très bon officier ! Si j’avais su ce qui se passait au même moment dans le poste central, j’aurais certainement révisé mon jugement !

— Capitaine, la Centurie vient de passer en pré-disto, nous atteindrons le trou noir d’ Ounakor dans cinquante-trois heures, cap et vitesse verrouillés.
— Bien.
— Cependant, il y a une anomalie, le central astronomique m’a fourni les dernières coordonnées d’Ounakor, mais elles ne correspondent pas à celle de nos banques mémorielles. Il y a une différence de 2,3 degrés.
— Vous avez vérifié ?
— Trois fois, mais la différence persiste.
— Les trous noirs sont des objets toujours en mouvement n’est-ce pas ?
— Oui.
— Alors celui-ci à bougé depuis nos derniers relevés voilà tout. Ne vous en faites donc pas et mettez à jour les banques.
— Vous êtes sûr ? Ne devrions-nous pas…
— C’est un ordre, Lieutenant !
— Bien Capitaine.
— Voilà qui est mieux. Quand nous serons à portée lancez une sonde Nova, qu’elle se positionne aux abords afin de nous envoyer des relevés précis, comme ça nous saurons si quelque chose d’anormal ce passe là bas, cela vous rassure-t’il Lieutenant ?
— Un peu Capitaine…
— Vous paraissez sceptique… n’oubliez pas qu’en l’absence de l’Amiral Keldan et du Commandant Danwell, c’est moi qui suis habilité à donner des ordres sur cette passerelle !
— Capitaine Bergman, les autres commandants d’unité demandent confirmation de la nouvelle position d'Ounakor.
— Envoyez-leur les nouvelles données Sergent.
— Bien Monsieur.

J’étais mécontent de moi, mon esprit vagabondait auprès de Vanhéa et mes responsabilités ne me permettaient pas ce genre d’égarement. D’un autre côté, j’étais seul depuis très longtemps… trop peut-être et la possibilité existait qu’inconsciemment, je sois à la recherche de la femme qui pourrait partager mes joies et mes peines.
En arrivant dans mes quartiers, je balayais ces considérations philosophiques. Une naudalith et moi, ça ne pourrait pas marcher !
Il n’empêche que j’avais quand même glissé à Kitara une invitation destinée au professeur Naudanliha.
Installé dans mon canapé, j’essayais d’imaginer sa réaction :

— Il a dit quoi ?
— Qu’il vous invitait demain soir pour le dîner au « Grand Hôtel »
— Au « Grand Hôtel » ! Rien que ça ! Mais pour qui se prend-il ?
— Pour notre tout puissant Commandeur !
— Ça ne lui donne pas tous les droits !
— Non, mais il a celui d’inviter qui bon lui semble à sa table.
— Et ça tombe sur moi !
— Cela fait peut-être partie de son jeu de séduction.
— Ne dis pas de sottises ! Et de toute façon, je n’ai ni le temps, ni l’envie de jouer.
— Depuis combien de temps suis-je votre assistante ?
— Quatre ans.
— Pendant tout ce temps, je ne vous ai jamais vu en galante compagnie.
— Et alors ?
— Vous devriez sortir plus souvent, vous passez tout votre temps dans le laboratoire. Vous ne voyez personne, ce n’est pas comme ça que vous pourrez nouer une relation.
— Qui te dit que j’ai envie de nouer une relation, je me sens très bien comme ça, j’ai mes droïdes, mon travail et comme je te l’ai dit, je n’ai pas le temps de penser à ce genre de chose.
— Et bien, vous le devriez ! … En plus, le Commandeur est plutôt joli garçon. Moi à votre place…
— Kitara… tu n’es PAS à ma place !

Tout ceci, n’était bien entendu que spéculation, mais le scénario me plaisait assez et l’idée de la voir autrement que dans son uniforme et sa blouse de travail était réjouissante !
Peut-être y avais-je été un peu fort en l’invitant directement à bord du vaisseau de détente que l’on surnommait « Grand Hôtel » et qui accompagnait les Centuries lors des longues missions. Mais l’invitation était déjà partie et il était trop tard pour faire machine arrière.
L’image holographique du Commandant Danwell apparut sur l’holocom et me tira de mes réflexions.

— Pardon de vous déranger Amiral.
— Vous ne me dérangez pas Cyruss, qu’y a-t’il ?
— Le central de détection signal une escadre stridienne faisant route dans notre direction.
— Distance ?
— Seize minutes lumière.
— Des Dissidents ?
— Probable, mais non vérifié Monsieur.
— Nombre d’unités ?
— Vingt-quatre.
— Que peuvent-t’ils espérer… contre une centaine de Super Cuirassés ?
— Je ne peux vous répondre.
— Calculez un cap de contournement et prévenez les commandants de l’Andria, du Yourasov et du Removna, qu’ils restent en arrière afin d’assurer notre couverture. Pour les autres, transmettez les coordonnées d’évitement. Nous n’avons pas de temps à perdre dans une confrontation, je vous rejoins sur la passerelle.

Je n’eus pas le temps d’arriver que les messages d’alerte se mirent à fuser de toutes parts :
Le premier fut un lieutenant amusé !

— Amiral, vaisseaux Dissidents confirmés, il s’agit de frégates, type BALAK , autant dire que le risque encouru par nos unités est proche de zéro !
— Monsieur, ils augmentent leur vitesse et se mettent en formation d’attaque !
— Cyruss, ou ces types sont complètement fous, ou…
— Amiral, ils ont ouvert le feu sur notre arrière garde !
— Qu’ils engagent le combat et qu’ils en finissent vite !
Mais après quelques instants, je déchantais…
— Monsieur, message de l’Andria, il vient d’être gravement endommagé par plusieurs coups au but. Son bouclier SH est hors d’usage et il a perdu quatre-vingt-cinq pour cent de sa propulsion !
— Dites-lui de faire demi-tour, nous lui envoyons le Kéops pour l’escorter.
— Commandeur… l’Andria va exploser ! Et le Yourasov vient d’être touché à son tour !
— C’est impossible ! L’écran supra hyperénergétique est le bouclier le plus performant jamais conçu, toutes galaxies confondues. Aucune arme n’a jamais réussi à le faire tomber entièrement et surtout si vite ! Visuel !

L’écran panoramique nous montra l’impensable, l’Andria était pris sous le feu nourrit de cinq nefs stridiennes et plusieurs sections étaient déjà en feu. Soudain, une série de gigantesques explosions le secouèrent. Il se désintégra de la proue à la poupe et une fois la violente lumière estompée, il avait cessé d’exister.

— Message au Yourasov et au Removna : filez en vitesse ! Et rendez-vous au point 3.9.7
— Amiral, ce n’est pas nécessaire, les Dissidents ont rompu le combat et sont passés en vitesse disto. Nous les avons perdus.
— Qu'est-ce que ça signifie ? Combien ont-ils perdu de vaisseaux ?
— Onze frégates détruites Monsieur.
— Établissez un rapport et pour tous les officiers de pont, rendez-vous dans une demi-heure, en salle de conférence B. Navigateur, reprenez le cap initial.

J’étais déjà assis au bout de la grande table ovale lorsque mes officiers arrivèrent.

— Asseyez-vous Messieurs. Capitaine Démétrius, nous commencerons par vous… le Yourasov ?
— Je viens de recevoir son rapport d’avarie : Il a perdu plus de cinquante pour cent de son écran SH, son pont d’envol tribord a été presque entièrement détruit et avec lui plus de soixante chasseurs, je dois ajouter que deux cent dix personnes y travaillant sont portées disparue, il y a eu dans le reste du vaisseau, dix-sept morts et vingt-trois blessés dont cinq dans un état grave.
— Sa propulsion ?
— Il a encore soixante-dix pour cent de sa capacité, de ce côté-là, pas d’inquiétude.
— Si tôt la séance terminée, prévenez son commandant, qu’il rebrousse chemin et regagne le système d’Atar et dépêchez le Kéops pour l’accompagner.
— Ce sera fait.
— Et pour le Removna ?
— Rien de bien méchant, quelques avaries mineures et une dizaine de blessés légers, il est opérationnel et peut sans problème poursuivre la mission.
— Bien merci. Que pense notre analyste militaire de cette attaque ?

Le capitaine Tananga, un Afro-Atarrien se leva :

— Il semblerait que les Dissidents possèdent une torpille énergétique d’un nouveau type capable de faire céder nos boucliers SH avec une rapidité et une facilité déconcertante.
— Nous nous en sommes aperçus, merci ! Que pouvez-vous nous dire sur cette nouvelle arme ?
— Malheureusement rien pour l’instant, nos spécialistes y travaillent et dés que j’aurais des hypothèses valables je vous en informerais immédiatement.
— Je désire des faits, pas des hypothèses Capitaine !
— Nous faisons de notre mieux Commandeur.
Ma voix se radoucit quelque peut :
— Je n’en doute pas Tananga.
— Je me suis permis d’envoyer l’holo-enregistrement du journal de bord concernant ces événements au service de l’Amiral Suprême pour analyse. Il se peut qu’ils possèdent des informations que nous n’avons pas.
— Vous avez anticipé mes ordres Capitaine et je vous félicite pour votre initiative. Il est primordial que nous en sachions plus avant d’arriver en bordure d’Elias.
— Maintenant d’un côté tactique, j’avoue ne pas arriver à cerner leurs motivations. Étaient-ils dans ce secteur par hasard ou ont-ils été informés de notre route, ce qui leur aurait permis de nous devancer et d’attendre tranquillement notre passage…
— Cela soulève une autre question : Si votre seconde hypothèse est la bonne, qui les a informés ?

Un silence pesant suivit ma déclaration.

— Vous pensez qu’il y a un traître parmi nous !
— Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais nous ne devons écarter aucunes éventualités. Ce sera tout, Messieurs. Si vous avez du nouveau, prévenez-moi immédiatement.

Tous se levèrent et sortirent à l’exception du Commandant Danwell.

— Puis-je vous parler un instant en particulier Monsieur.
— Bien sûr… que se passe-t-il ? Vous semblez inquiet ?
— J’ai fait certains relèvements et ce que j’ai découvert va à l’encontre de la logique.
— Que voulez-vous dire ?
— D’après leur trajectoire, ils… ils arrivaient en provenance d’Ounakor.
— Cela ne se peut Commandant ! Jamais ils n’ont quitté notre quadrant galactique et leurs systèmes de propulsion ne leur permettent pas de traverser un trou noir.
— Je l’ai fait confirmer par Krell.
— Cela soulève encore une fois quantité de questions parmi lesquelles : devons-nous faire demi-tour ?
— Sans ordres préalables !
— Imaginez que nous accomplissions notre mission et qu’à notre retour Atariss n’existe plus, victime d’une attaque en masse des Dissidents, que ferions-nous ?

Nous fûmes interrompus par l’holocom.

— Amiral, une communication d’Atariss, l’Amiral Suprême désire vous parler.
— Passez-le ici.
— Dois-je me retirer ?
— Non, restez Cyruss, cela vous concerne également.
Au bout de quelques instants, l’hologramme grandeur nature de l’Amiral Suprême apparut.
— Keldan, je dois vous avouer que votre message a mis le Sénat et la SectAt sens dessus dessous !
— J’en suis vraiment désolé !
— Nos experts sont en ce moment même occupés à décortiquer vos informations… je présume que vous attendez de moi des instructions.
— Je pense qu’il serait judicieux, au vu des nouvelles données stratégiques, que nous rebroussions chemin.
— Et vous n’en ferez rien ! Vous poursuivez votre mission.
— Permettez que j’exprime mon désaccord ! La 6ème Centurie et l’Ataraxia seraient un apport non négligeable à la défense d’Atar, dans le cas d’une attaque massive et s’il s’avérait que toutes les unités dissidentes possèdent ce nouvel équipement.
— Nouvel armement, nouvelle propulsion…
À l’énoncé de ce dernier mot, Cyruss eut un mouvement de surprise qui n’échappa pas au Suprême.
— Voilà qui laisse songeur, surtout si l’on sait que ces vingt-quatre nefs arrivaient en droite ligne d’Ounakor, eh oui ! Commandant de Danwell, nous avons aussi quelques bons analystes parmi notre personnel !
— Je n’en ai jamais douté… Monsieur.
— L’ambassadeur de Stridia a été convoqué par le sénat et nos agents sur le terrain sont déjà à pied d’0euvre. Bien que la situation soit apparemment sous contrôle, le tiers de la Centurie vous accompagnera jusqu'à Elias comme prévu. Quant aux deux tiers restants, ils devront regagner Atariss dans les plus brefs délais, je vous laisse le soin de choisir votre escorte Keldan.
— Puisque nous allons traverser Ounakor d’ici deux jours, une fois de l’autre côté, nous pourrions peut-être…
— Effectuer quelques investigations ! … Il n’en est pas question ! Concentrez-vous sur votre mission ! Est-ce clair ?
— On ne peut plus clair Monsieur.
— Toutefois, si au cour de votre voyage en direction d’Elias vous étiez confronté a des éléments susceptibles d’être en rapport avec la situation présente, libre à vous de détacher l’une de vos unités afin d’approfondir vos découvertes. Mais attention, Commandeur, une fois aux portes de Tanos, pas question de vous dérouter, vous suivrez votre plan de mission à la lettre, n’oubliez pas que vous serez livrés à vous-mêmes.
— Je ne l’oublierais pas Monsieur… et merci pour cette porte ouverte…
— J’autorise ces recherches uniquement parce que je vous connais Keldan et vous aussi Cyruss, l’un et l’autre aimez aller au bout des choses. Un reste de votre passage à la SectAt sans doute. C’est une qualité… mais faites attention que ce ne devienne pas un défaut… Maintenant, excusez-moi mais l’ambassadeur Kn’datral vient d’arriver et je me réjouis d’entendre ce qu’il a à dire. S’il y a du nouveau, je vous recontacterai.

La communication fût coupée et nous restâmes durant quelques instants silencieux, puis Cyruss prit la parole :

— Qu’a-t-il voulu dire par « devienne un défaut » ?
— Ça veut dire que nous ne devons pas faire une fixation sur cette affaire, si ça tourne à l’obsession, c’est là que ça deviendra dangereux et nous aurons déjà bien assez à nous occuper une fois commencée l’exploration de Tanos.
— Vous avez raison, mais d’ici là et avec votre permission, il me reste seize jours pour en découvrir un maximum.
— Il semble que cela vous tienne particulièrement à cœur, ce n’est pas bon signe, auriez-vous déjà oublié les paroles de l’Amiral Suprême…
— Mon meilleur ami était le commandant en second de l’Andria… mais un seul mot de votre part et je stopperais tout…
— Je l’espère Cyruss… je l’espère…


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